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2.6.15

Beau comme Bowie

Let's dance à la Philarmonie de Paris © vsfg

Rock'n'roll suicide. Je m'imaginais pas en septembre 1972 que l'huluberlu barbu qui gesticulait une jambe en l'air avec sa guitare sur la pochette noire d'un 33 tours serait l'objet d'une grande exposition rétrospective chez moi, à Paris, quelques quarante ans plus tard dans un bâtiment flambant neuf !

Je ne pouvais pas non plus imaginer que la professeur d'anglais de la seconde littéraire que j'entamais à la même époque au lycée Henri IV nous proposerait d'écouter en cours un disque de pop anglaise "The man who sold the world" d'un certain David Bowie, inconnu au bataillon et que cette rencontre musicale allait m'accompagner pendant tant d'années durant. Je pouvais encore moins imaginer que le nom de cette prof "Cahuzac" si droite et exemplaire dans la conduite de sa classe, si moderne dans sa pédagogie prendrait un tout autre relief lorsque quatre décennies plus tard son fils devint le premier ministre du budget de la République, à mentir devant la nation tout entière, niant posséder un compte secret à l'étranger pour échapper à l'impôt. Pas très rock'nroll le petit Jérôme Cahuzac !

L'histoire ne s'arrêta pas là. Pouvais-je un seul instant imaginer que la chanson éponyme allait devenir un standard repris en 1994 par Kurt Kobain et Nivarna, largement médiatisé par MTV puis gravé sur un disque live mémorable "Unplugged in New York" ?


 […]
Who knows ? Not me
I never lost control
You're face to face
With the Man who Sold the World
[…]



Enfin comment aurais-je pu imaginer que ce balladin loufoque aux yeux faussement vairons nous amenerait dans les étoiles d'une célébrité protéiforme, qu'il n'allait pas cesser de produire une œuvre kaléidoscopique transgenre, en inventant au passage toute une série d'avatars dont le plus emblématique Ziggy Stardust eut bien du mal à s'éteindre. La poste anglaise contribua à entretenir sa légende. La Royal Mail hautement recommandable pour la qualité constante du design de ses productions publia en 2010, une très belle série de timbres sur les dix groupes ou artistes qui marquèrent l'histoire de la pop musique de la fin du siècle dernier avec dans la lot la pochette de son plus album le plus marquant The rise and  fall of Ziggy Stardust and the spiders from Mars (ci-dessous).

L'expo à la Philarmonie vient de fermer ses portes après avoir accueilli plus de 1 million de visiteurs de part le monde. J'y ai retrouvé le même émerveillement initial et découvert que le temps avait nourri de sens des temps plus anciens qui m'appartiennent oh combien encore. Déjà passée par Londres, Berlin, Chicago, ce belle aventure humaine devrait poursuivre son tour du monde et prochainement s'installer à Melbourne.
Avis aux retardataires fortunés.

En savoir plus : 2 articles publiés
par les Inrocks.
> Dans les entrailles de l'expo
"David Bowie is" à Paris

> Expo "David Bowie is" : un pari réussi
A (ré)écouter : Nirvana
The man who sold the world

A découvrir : la série de timbres éditée
par la Royal Mail