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25.3.11

En avant la musique

Maquettes de Robert Malaval sur des photographies de Dominique Tarlé

Nettoyage de printemps. Si l'on devait trouver un bon système pour ranger la nature humaine en deux rayons, eh bien peut-être pourrait-on s'en remettre à cette distinction : les donneurs de leçons et les poseurs de questions... Prenez votre panthéon personnel, la martingale fonctionne à merveille, à côté du bien viendra le mal, Firefox s'opposera au Google Chrome, l'arrogance à l'humilité, et en descendant tout en bas de l'échelle vos valeurs et de vos attachements il y aura immanquablement à départager les Beatles des Rolling Stones. N'en déplaise à Emmanuel Todd, c'est ici que commence la vraie fracture sociale, le séisme qui ébranlera les murs de vos réseaux virtuels d'amis ! Indépendamment de votre préférence pour les Fab four ou les Glimmer twins (Mick + Keith) sachez qu'un objet atypique vient d'atteindre à la salle des vente Drouot à Paris, le 7 mars dernier, un niveau de prix record. La chose concerne les amateurs d'art contemporain, les fans de rock'n'roll et les gens du métiers du livre. Ce coktail improbable fut l'œuvre de Robert Malaval (1937-1980) artiste controversé ayant navigué dans les eaux troubles du pop-art à la française matinées de conceptuel. Notre homme avait choisi son camp et son hymne. Elle s'intitulait "Satisfaction (I can get no…)".  Grand fan des Pierres qui roulent il conçut un livre sur ce groupe, mix de photographies, dessins et commentaires manuscrits.


Cet ensemble ne fut jamais édité et les 74 planches qu'il le composait restèrent jusqu'à ce jour dans un carton. Ces maquettes sont des objets archéologiques. Elles témoignent d'un temps révolu où l'on ne pouvait pas faire apparaître en place les éléments textuels et visuels dans leurs aspects et formats définitifs. La maquette portait seulement le tracé de leurs placements, accompagnée d'indications techniques de traitement, particulièrement pour les photos, parfois jointes ou sommairement collées sur la page. Nous sommes ici en face d'un gigantesque ectoplasme qui porte en lui tous les germes d'un projet graphique et narratif faramineux sans jamais pouvoir le montrer dans sa forme achevée. L'objet est fragile, inabouti, en devenir, saisissant. 62 000 euros fut son prix d'adjudication hors frais !


It's only rock'n'roll but i like it…  Le même jour, furent mises en vente les 51 pochettes de disques qu'a produites Andy Warhol entre 1949 et 1987 dont nous n'extrairons ici que deux monuments : la banane pour le Velvet Underground (1967) de Lou Reed et Nico et la fermeture éclair du Sticky fingers (1971) des Rolling Stones. La boucle est bouclée.

En savoir plus : sur le travail de Dominique Tarlé  http://tinyurl.com/5s43on5 ; les toqués des vinyles et des pochettes qui déchirent se retrouvent plusieurs fois par an, au parc Georges Brassens à Paris, pour un marché du disque de collection. Prochaines dates : le 2 juin, le 22 septembre et le 11 novembre de 9 à 18 h.