7.9.15

La rentrée littéraire sous le bandeau

PLV (publicité sur le lieu de vente). Je me rappelle l'époque où j'officiais dans un des studios les plus créatifs en matière de couverture de livre sur la place de Paris, l'Atelier Pascal Vercken. Lorsqu'un éditeur nous appelait en catastrophe et nous demandait un bandeau pour la couverture d'un livre dont nous avions assuré la réalisation, l'exercice relevait de la corvée, voire de la punition car il bouzillait sans vergogne l'harmonie, l'équilibre de la maquette que nous avions si soigneusement mise au point. Comme il était trop tard pour tout changer, le bandeau s'imposait à nous comme le coup de tampon sur le timbre-poste qui frappe au hasard. Appendice commercial incontournable, il venait embrasser de ses deux rabats le pied de la couverture avec la charge d'en assurer la promotion et l'espoir de lui donner une meilleure visibilité face à ses voisins en libraire. La plupart du temps le nom de l'auteur et de son éditeur apparaissaient sur un fond rouge, écrits en grosses lettres blanches dans un caractère bâton.
A quand remonte cette pratique, je n'en ai aucune idée et pourtant elle n'a pas toujours fini d'emmerder le monde si vous me permettez l'expression ! D'abord les graphistes comme on vient de le voir, suivis des imprimeurs, puis des libraires qui s'escriment à ne pas les déchirer lorsqu'ils les manipulent en pile et enfin les lecteurs qui ne savent plus quoi en faire, une fois qu'ils ont payé leur du. Alors à quoi donc peuvent-ils bien servir ces foutus bandeaux ? La réponse se fait toujours attendre... des éditeurs qui dans une constance presque pavlovienne récidivent tous les ans. Aventurez-vous dans une librairie, particulièrement en cette rentrée littéraire qui affiche 589 nouveautés au compteur, vous en trouverez à foison. Rien ne vaut un test grandeur nature. Lorsque je franchis vendredi dernier, le seuil de la librairie l'Arbre à lettres dans le 14e arrondissement à Paris, quelle ne fut pas ma surprise de constater que ces bandes de papier ne ressemblaient plus du tout à ce que j'en connaissais de l'époque. Elles avaient pris des couleurs (de toutes les couleurs), jouaient librement avec la typographie, affichaient de vraies photographies et non pas de simples photos d'identité, certaines même poussaient le bouchon jusqu'à afficher du dessin ou de l'illustration. Petite revue de détail.

Quelques exemples au hasard subrepticement clichés avec mon smartphone


Si l'on peut s'autoriser un rapprochement avec le monde du sport (hardi j'en conviens), tout cela a l'air de fonctionner exactement comme au foot-ball avec les maillots des joueurs dont les couleurs correspondent aux clubs auxquels ils appartiennent. Par exemple un auteur des éditions de Minuit (affublé d'un bandeau bleu de prusse reconnaissable entre tous) ne pourra se confondre avec un auteur des éditions Julliard fidèle au vert depuis des lustres, un couleur qui pourtant porte le poisse selon la croyance populaire. Dans le lot, il y a aussi quelques frimeurs qui jouent dans la surenchère presque bling-bling à n'en pas douter, comme les éditions du Seuil, porteurs d'un brassard rouge avec des lettres gauffrées d'un bel argenté. D'autres encore, donnent dans le conceptuel presque godardien comme les éditions Jean-Claude Lattès qui ont produit une belle couverture exclusivement typographique et lui ont adjoint un bandeau avec une image plein pot sans la moindre mention. De son côté, la vieille maison Gallimard relève haut la main le défi, dans un mix tonique, mêlant photographie, dessin et écriture manuscrite (façon Dupuy Berberian) pour toute son écurie. Et pour finir ce petit tour d'horizon, les éditions Stock qui ont pris le parti depuis deux ans de faire illustrer les bandeaux de leur collection roman par des étudiants de l'École nationale Supérieure des Arts décoratifs. Y apparait la tête de l'auteur, traitée dans un dessin monochrome et ce traitement singulier apporte une vraie différenciation et une connotation arty des plus plaisantes. Si la recette fonctionne, il faut souligner au passage que ces partenariats avec des étudiants sont peu, voire pas du tout rémunérés et qu'une mise en avant éphémère ne saurait justifier l'équation d'un échange de bons procédés sans y inclure une juste et pleine rémunération.
A la fin d'un match de foot-ball, les joueurs en nage échangent une accolade et leurs maillots. En quittant la librairie, j'étais dans le même état d'excitation et d'épuisement. Je n'ai pas voulu manquer à la tradition. Alors j'ai subrepticement interverti plusieurs bandeaux, je ne vous dirais pas lesquels (c'est très ludique et produit des télescopages impertinents). Je vous encourage à faire de même. Les libraires, beaux joueurs nous pardonneront ! Et qui sait peut-être que la vente des livres s'en portera pas plus mal…

10.6.15

Milan, expo universelle : 2 cartons jaunes pour la France

L'intérieur du pavillon français avec en bas, à droite la dalle-écran controversée

Rappel des faits. Cette grande manifestation internationale qui se déploie sur plus de 110 hectares (l'équivalent de 151 terrains de football) à la périphérie de Milan jusqu'à la fin du mois d'octobre accueille 145 nations qui ont répondu présentes à l'appel du thème : "nourrir la planète, énergie pour la vie". Le cahier des charges consiste à construire un pavillon et à y dresser inside (restons dans la thématique) une grande table avec ses recettes ou solutions durables pour assurer la moins mauvaise tambouille au plus grand nombre (et ça se bousculera au portillon environ 8 milliards de terriens en 2025)...

On ne s'étonnera pas
de détester les artichauds !
Venons-en maintenant à l'objet du délit : le pavillon français. Pour y accéder, il faut tout d'abord passer par un jardin botanique où sont présentés dans une forme de labyrinthe, tous les spécimens de plantes qui poussent dans l'hexagone et qui contribuent à notre alimentation si diversifiée. Cela va du plus trivial navet à la plus extravagante cucurbitacée en passant par toute la gamme courante des céréales et autres graminés. Jusque-là rien à redire, mais on ne sait pas pourquoi il a fallu qu'on nous gratifie à l'entrée de ce parcours champêtre d'une infame sculpture façon Jeff Koons d'un certain Patrick Laroche qui nous dit-on adore les végétables et les sculpte depuis l'âge de 15 ans. Meilleur ouvrier de France, il n'en est pas à son coup premier essai. Bien mal lui en a pris car cette assemblage de trois artichauds géants tricolores est du bien plus mauvais effet, piètre copie du géant américain, roi du kitch dont on a pu admirer les œuvres en ce début d'année au centre Georges Pompidou.

Si la contrariété est effective, la faute de goût flagrante (premier carton), elle n'invalide heureusement pas la visite intérieure du pavillon et de son ingénieuse scénographie. Bâti comme une gigantesque charpente mouvante il s'apparente à un grenier à l'intérieur duquel sont suspendues, accrochées de toutes parts, les ressources solides ou liquides produites en nos terroirs ainsi que les ustensiles nécessaires à leurs préparations. La contemplation se passe dans les airs et ravit nos papilles, car contrairement à bien d'autres contributions qui utilisent des médiateurs virtuels, nous avons ici à faire aux vrais objets, aux produits tels qu'on pourrait les trouver sur les étals d'un marché. Les allées sont larges, la progression facile. Voilà pour le décor. Un discours sur la problématique alimentaire, les conditions de production, l'optimisation des ressources des sols, la traçabilité des produits, les usages et bonnes pratiques, les nouveaux modes de consommation, etc, se déclinent sur cinq dalles-écrans posées sur des remorques, disposées tout au long du parcours.

No comprendo ???
Ces didactitiels animés sont commentés en français et sous-titrés en français, anglais et espagnol. Jusque-là rien à redire non plus, sauf qu'à y regarder de plus près le dispositif ne fonctionne absolument pas. Les visiteurs passent devant sans y prêter la moindre attention et perdent toute la valeur ajoutée de la proposition française pour n'en garder qu'une vision anecdotique, culinaire voire folklorique. Deuxième carton, car ici le design lourdement a failli. Des erreurs de débutants autant dans le positionnement des écrans et que dans la lisibilité des sous-titrages. Affichés dans des couleurs peu lisibles et posés sur un bord latéral de l'écran principal, l'œil ne les voit pas et glisse sur le visuel comme à la patinoire ! Papatras, c'est assez rageant de voir défiler des cohortes de visiteurs dans l'incapacitié de rentrer dans le propos pourtant tout à fait pertinent. Après on pourrait poursuivre l'analyse et se demander si en de tels environnements l'usage de notre langue nationale est la plus appropriée. D'autres pays participants n'ont pas hésité à se faire introduire par une pulpeuse italienne, tandis que d'autres encore, plus modernes ou malins, ont réussi par d'étonnants dispositifs interactifs et ludiques à proposer des supports multilingues individualisés. Il est assez excitant pour un professionnel de la communication d'observer in situ comment des dispositifs si soignés soient-ils fonctionnent ou ne fonctionnent pas. Je vous invite à y faire une ronde. Dernier service le 31 octobre. Ciao.

Bonus : pour les amoureux du design et de la mode, Milan ne vous décevra pas avec entre autres, son Triennale Design Museum, ses innombrables showrooms et surtout la Casa Fornasetti, maison-atelier du décorateur Piero Fornasetti, dont on peut encore admirer l'immense talent et l'exubérante prolixité au Musée des arts décoratifs à Paris jusqu'au 14 juin.


2.6.15

Beau comme Bowie

Let's dance à la Philarmonie de Paris © vsfg

Rock'n'roll suicide. Je m'imaginais pas en septembre 1972 que l'huluberlu barbu qui gesticulait une jambe en l'air avec sa guitare sur la pochette noire d'un 33 tours serait l'objet d'une grande exposition rétrospective chez moi, à Paris, quelques quarante ans plus tard dans un bâtiment flambant neuf !

Je ne pouvais pas non plus imaginer que la professeur d'anglais de la seconde littéraire que j'entamais à la même époque au lycée Henri IV nous proposerait d'écouter en cours un disque de pop anglaise "The man who sold the world" d'un certain David Bowie, inconnu au bataillon et que cette rencontre musicale allait m'accompagner pendant tant d'années durant. Je pouvais encore moins imaginer que le nom de cette prof "Cahuzac" si droite et exemplaire dans la conduite de sa classe, si moderne dans sa pédagogie prendrait un tout autre relief lorsque quatre décennies plus tard son fils devint le premier ministre du budget de la République, à mentir devant la nation tout entière, niant posséder un compte secret à l'étranger pour échapper à l'impôt. Pas très rock'nroll le petit Jérôme Cahuzac !

L'histoire ne s'arrêta pas là. Pouvais-je un seul instant imaginer que la chanson éponyme allait devenir un standard repris en 1994 par Kurt Kobain et Nivarna, largement médiatisé par MTV puis gravé sur un disque live mémorable "Unplugged in New York" ?


 […]
Who knows ? Not me
I never lost control
You're face to face
With the Man who Sold the World
[…]



Enfin comment aurais-je pu imaginer que ce balladin loufoque aux yeux faussement vairons nous amenerait dans les étoiles d'une célébrité protéiforme, qu'il n'allait pas cesser de produire une œuvre kaléidoscopique transgenre, en inventant au passage toute une série d'avatars dont le plus emblématique Ziggy Stardust eut bien du mal à s'éteindre. La poste anglaise contribua à entretenir sa légende. La Royal Mail hautement recommandable pour la qualité constante du design de ses productions publia en 2010, une très belle série de timbres sur les dix groupes ou artistes qui marquèrent l'histoire de la pop musique de la fin du siècle dernier avec dans la lot la pochette de son plus album le plus marquant The rise and  fall of Ziggy Stardust and the spiders from Mars (ci-dessous).

L'expo à la Philarmonie vient de fermer ses portes après avoir accueilli plus de 1 million de visiteurs de part le monde. J'y ai retrouvé le même émerveillement initial et découvert que le temps avait nourri de sens des temps plus anciens qui m'appartiennent oh combien encore. Déjà passée par Londres, Berlin, Chicago, ce belle aventure humaine devrait poursuivre son tour du monde et prochainement s'installer à Melbourne.
Avis aux retardataires fortunés.

En savoir plus : 2 articles publiés
par les Inrocks.
> Dans les entrailles de l'expo
"David Bowie is" à Paris

> Expo "David Bowie is" : un pari réussi
A (ré)écouter : Nirvana
The man who sold the world

A découvrir : la série de timbres éditée
par la Royal Mail
 

 

26.3.15

Au Salon du Livre j'ai pris un Book expresso

3 minutes 30 chrono, impression et façonnage compris © vsfg
 La fin du pilon. Faute de pouvoir les conserver car garder du livre en réserve coûte trop d'argent, le devenir des invendus a toujours été pour les éditeurs un dilemme cornélien. Faut-il les vendre à vil prix à des soldeurs ou les envoyer au pilon ? Dans un cas, brader la came comme s'il s'agissait d'une vulgaire marchandise de peu valeur. Dans l'autre envoyer à la destruction ces objets de connaissances qui depuis Gutemberg n'ont cessé de nous faire rêver, apprendre, connaître ou vibrer.

Ad nauseam par Tania Mouraud au Mac/Val
Les rares privilégiés qui ont eu la chance de pénétrer dans la gigantesque installation vidéo Ad nauseam montée par l'artiste Tania Mouraud jusqu'en janvier dernier au Mac/Val de Vitry-sur-Seine ne me contrediront pas et pourraient même témoigner de la barbarie de l'opération. Au fond d'un obscur entrepôt étaient projetés sur trois écrans côte-à-côte les images de cette mise à mort, déchargement par benne entière de livres en vrac sans distinction, Beckett côtoyant Marc Levy, chargement sur un tapis roulant qui les conduit dans une déchiqueteuse géante avant une grande lessive pour un retour programmé à l'état de feuille immaculée, prête à une nouvelle vie.

Je m'imaginais pas en me rendant au Salon du Livre le week-end dernier que j'y entr'apercevrais la fin probable de ce cauchemar. J'y ai découvert en effet au stand des PUF (Presses universitaires de France) une bien étonnante machine capable de produire du livre à l'unité, à partir d'un fichier numérique, en quelques minutes, impression et façonnage compris. Tous les espoirs sont donc permis. Si dans un premier temps ce type d'impression sera destiné essentiellement à fournir à des lecteurs des livres épuisés, on peut imaginer dans un avenir plus ou moins proche la fin des tirages à l'aveugle et par voie de conséquence celle du pilonnage.

Pluggé sur une imprimante et en un clic et c'est parti...
De la même façon, si l'on extrapole pour la presse dont la mise en place sur les pointes de vente et ensuite le rapatriement des invendus génèrent d'importants coûts structurels et un immense gâchis particulièrement désastreux en terme de bilan carbone, on pourrait imaginer un large réseau décentralisé d'unités d'impression de ce type qui imprimerait à la commande l'exemplaire de votre magazine préféré que vous auriez préalablement visualisé sur une borne numérique ou sur internet.

Un polar ! Bonne lecture...
L'éditeur imprimera exactement le nombre d'exemplaires qui lui auront été achété ni plus ni moins. Quelques détails techniques restent à améliorer pour rendre ce dispositif opérationnel en particulier sur le papier (trop standardisé à ce stade et limité à un format maximun de 20 par 28 cm), également sur le bon traitement de la couleur et sur le coût. Mais si la demande développe, il n'y a aucune raison de ne pas espérer, car la technique produit toujours des petits miracles (à suivre).

Bonus : Tania Mouraud une rétrospective au centre Pompidou-Metz du 4 mars au 5 octobre 2015
Le Fablab Ireneo ou l'impression immédiate du livre

3.3.15

Pour la saint Valentin, offrez du Chanel n°5 à votre imprimante !

I4 ans et déjà son quart d'heure de célébrité
Hard discount. Cela ne vous coutera pas plus cher que votre cartouche d'encre habituelle dont le prix pour 100 ml dépasse largement celui de votre parfum de marque préféré ! C'est l'effarant constat qu'un jeune collégien américain Suvir Mirchandani a établi dans une étude qu'il a mené sur le business très lucratif des consommables d'imprimantes.
La firme Gillette qui commercialisa en 1971 les premiers rasoirs à double lame fut l'une des pionnières en ce domaine. L'idée était très simple : on met à la portée du consommateur à un prix très attractif un appareil d'usage courant à avec si possible un peu de valeur ajoutée et on se rattrape sur le prix de vente des consommables que l'on aura préalablement protégés par une ribambelle de brevets internationaux. L'exemple le plus frappant de ces dernières années vient de Suisse ! De la multinationale Nestlé en l'occurrence qui a embrayé le pas en lançant la mode de l'expresso en capsules. Rappelez-vous : elle a commercialisé dès 1991 ces petits percolateurs joliment design qui ont envahi nos cuisines et qui ne fonctionnent qu'avec des capsules de sa marque Nespresso à un prix unitaire d'environ 40 centimes. Jusque-là, la qualité était au rendez-vous et la dégustation plutôt savoureuse. Mais le recours à une calculette et le résultat d'une petite règle de trois firent brutalement monter l'amertune : l'addition s'élève à 70 euros le kilo ! C'est un peu fort de café ! Le constat est du même tonneau pour nos petites cartouches d'imprimantes toutes marques confondues si l'on en croit la très sérieuse enquête de notre jeune américain déjà cité, publiée dans le Journal for Emerging Investigators qui établit un prix moyen au litre d'environ 1600 € ! Suvir Mirchandani fort de ce premier résultat, a cherché un moyen de réduire le coût de la consommation d'encre. Peut-être inspiré par la classification typographique de Francis Thibaudeau qui classe les caractères en fonction de leur empattement (les petites extensions qui forment leur terminaison) il a mis en parallèle des caractères elzéviriens (à empattement triangulaire) comme le Times New Roman et le Garamond, avec des caractères Antique (c'est-à-dire sans empatement, ou sans sérif, communément appelés bâton) comme le Century Gothic et l'incontournable Comics Sans. Le match contre toute attente ne tourna pas à l'avantage des modernes. Les anciens dont le dessin s'inspirent des pleins et des déliés des écritures tracées à la plume utilisent sensiblement moins d'encre que les caractères bâton dont le trait reste uniforme dans toutes ses déclinaisons... A l'échelle du gouvernement fédéral américain le remplacement systématique des polices bâton par des polices elzéviriennes pourrait générer d'énormes économies.

© Survi Marchandani et Peter Pinko / Journal of Emerging Investigators
Bonne nouvelle donc pour la vulgate des graphistes du dimanche, émerge un nouveau critère discriminant pour le choix d'une police de caractère dans lequel n'est plus pris en compte ni sa lisibilité ni son esthétisme ! Avec l'inflation des polices disponibles sur le marché cela devenait trop subjectif, spéculatif et pas tout scientifique. Vive le Parco ergo scripto j'économise donc j'écris !
Oui bonne nouvelle aussi pour les cost-killers de tout poil qui n'ont que l'économie de bout de chandelle comme porte de salut, ils se précipiteront sur l'utilitaire APFill Ink Coverage Calculator qui leur donnera un aperçu de la consommation en encre des imprimés qu'ils produisent.

Ce qu'il y a dans le bidon 
reste un secret bien gardé
Oui bonne nouvelle enfin pour les autres, ceux qui ne veulent pas renoncer à l'aventure de la création sous toutes ses formes et particulièrement dans le design graphique, Epson s'apprête à sortir du rang en lançant une nouvelle technologie baptisée "Ecotank"qui met fin à l'utilisation de cartouches d'encre. Les machines se rechargent avec des bidons vendus autour de 10 euros le litre. Ces nouvelles imprimantes se révèlent un peu plus chères à l'achat mais bien plus économiques à l'usage.
Maintenant pour la suite du feuilleton des imprimantes, rendez-vous le 25 avril pour la saint Jean Porte Latine, patron multicarte des vignerons, tonneliers, cireurs, imprimeurs et typographes ! Avec un tel pédigrée ce saint Homme devrait être fréquentable : préparez vos doléances.

Bonus : retour sur la classification typographique de Francis Thibaudeau ;
la gamme Epson Ecotank est disponible dans toutes les bonnes quincailleries
Cartridge World recharge vos cartouche d'encre et vos toners à des prix canons.



1.2.15

Comment résister à l'obsolescence programmée des logiciels et des matériels Informatiques ?

La couverture du manuel technique du premier ordinateur d'Apple,
le logo (!) non plus, n'a pas survécu et c'est un moindre mal.

Tina (T-here i-s n-o alternative). Utilisateur de Dropbox, (un petit nuage dans le cloud qui permet de stocker des données et de les partager en ligne) j'ai reçu un mail il y a quelques jours m'avertissant qu'à compter du 18 mai prochain, je ne pourai plus bénéficier de leur service parce qu'à cette date le système d'exploitation qui tourne sur mon ordinateur ne sera plus plus compatible avec leur interface et qu'en conséquence ma connexion sera fermée, les documents ou les fichiers en dépôt sur leur cloud restant toutefois ma propriété et à mon entière disposition. Je n'en demandais pas tant et dois reconnaître que j'aurai été prévenu bien en avance. Mais si je veux continuer à l'utiliser, il faudra que je renonce à mon OS X 10.5.8 et que je l'upgrade sans tarder. Ce qui mine de rien signifie en clair la relégation de la bécane que j'utilisais jusqu'à ce jour, un bon G4 des familles, cadencé à 2 x 867 MHz, avec 2 Go de Ram, celui-la même qu'on surnommait le windmill parce épouvantablement bruyant mais qui me faisait tourner la suite CS3 d'Adobe sans broncher. Les systèmes suivants ne sont plus compatibles et je n'ai plus qu'à passer à la casse puis à la caisse pour m'équiper d'un matériel plus moderne !

La galère ne s'arrête pas là. En particulier pour la nouvelle suite Créative Cloud d'Adobe, il faut savoir que pour tous ceux qui travaillent sur des plateformes en multiposte souvent associées à d'autres logiciels, la punition sera tout aussi sévère. Chaque fois qu'Adobe décidera de modifier la version de sa suite, eh bien tous les autres logiciels (serveur, gestion de flux, et tout ce qui n'est pas Adobe) risquent de bugger, faute de mise à jour concomitante. La première suite CC commercialisée en juin 2013, a déjà été remplacée par la CC 2014 qui va sûrement être actualisée cette année. A se demander si les spécificités liées au Cloud ne finissent pas par ne donner aucune stabilité à votre plateforme informatique.
Et pour couronner le tout, la compatibilité des fichiers Indesign CC avec tous les autres utilisateurs (encore nombreux) de versions antérieures restent extrêmement problématique, acrobatique même car la seule passerelle offerte par le format de conversion IDML se révèle à l'usage très mal commode et toujours à rebrousse-poil (impossible pour un utilisateur de la CS6 d'ouvrir en direct un fichier CC).
Cet été à Lurs en Haute-Provence, à l'occasion des 62e Rencontres internationales de Lure, rassemblement improblable de passionnés de la chose imprimée, de typographie, de dessin de caractères et de bien d'autres matières encore moins recommandables, j'ai eu l'opportunité de rencontrer un "french" programmateur (si cela existe) de chez Adobe et lui ai vertement posé la question de savoir pourquoi sa maison mère rendait impossible tout va et vient entre anciennes et nouvelles versions de ces logiciels. Il m'a répondu avec des gants qu'il ne fallait pas leur jeter la pierre et qu'ils veillaient prioritairement à la fluidité du logiciel car rendre possible l'enregistrement d'un fichier dans une version antérieure risquait d'alourdir considérablement le poids du logiciel tout en complexifiant sa programmation. A y regarder de plus près, en comparaison avec Illustrator qui lui offre la possibilité de revenir en arrière dans une version antérieure et sur le poids effectif de ces deux applications, on peut mettre en doute cette argumentation.

Quoi faire d'un Macintosh SE, un autel de vénération ou une brique de Légo ?


Maintenant sans vouloir faire de cette chronique une déposition à charge against Adobe (prononcez adobi) les quelques esprits naïfs et innocents dont cette profession peut encore s'enorgueillir doivent savoir que ce géant informatique n'a pas de vocation spécifique liée au design graphique, ou au traitement de l'image. Il se définit avant tout comme un producteur de softwares dans une logique hégémonique de croissance et de développement tous azimuts. Et j'en ai fait la triste découverte à l'occasion du salon "la presse au futur" qui s'est tenu au mois de novembre dernier à Paris. En effet à côté de la Créative Cloud suite est apparue au grand jour un nouvel axe développement tout aussi important et peut-être plus profitable encore la Marketing Cloud Suite qui propose des outils de comptage, d'analyse et de monétisation sur internet. Du big data appliqué au e-commerce. Vos clics sont comptés. CQFD !

En savoir plus : Les rencontres internationales de Lure
L'obsolence programmée sur Wikipédia, une approche très complète et documentée de la question.

26.1.15

Le plus vieux graffiti du monde était-il un lien internet ?

Seul le coquillage est authentique ! CQFD © Minke Van Voorthuizen
Street art. Pas encore coté sur le marché de l'art, un Homo erectus indonésien fait l'événement avec un coquillage orné d'un zigouigoui, datant de 500 000 ans avant notre ère. Signature, graph, glyphe… on ne sait pas trop. Toutes les hypothèses restent ouvertes. La très sérieuse revue scientifique Nature a publié début décembre un article relatant comment fut découverte cette gravure, la plus ancienne à ce jour produite par la main de l'homme. Trouvé sur le site de Trinil sur l'île de Java il y a une centaine d'années, ce fossile dormait d'un oubli profond dans un tiroir du Muséum d'histoire naturelle de Leyde aux Pays-bas. Un étudiant australien qui passait par là pour un thèse sur les coquillages consommés par d'obscurs ancêtres appartenant au genre des homininés, l'a photographié négligemment entre deux moules d'eau douce. Une fois rentré chez lui, il s'aperçut à sa grande surprise qu'il portait de bien mystérieuses traces gravées en forme de zigzags. A y regarder de plus près elles dessinent comme un triple w relié à un m inversé. Pourrait-il s'agir d'une forme primitive de lien internet ? La question méritait d'être posée. Appelés à la rescousse, nos paléontologistes néerlandais répondirent que cette inscription en creux avait nécessité une grande attention et un effort considérable. Elle ne pouvait donc résulter que de la volonté consciente de son auteur et à ce titre devait être considérée comme une gravure et la plus ancienne produite par l'homme. Dont acte.

Quand la station Saint-Germain-des-prés accueille les écritures du monde © Ratp
Signature, graph, glyphe… Nous n'en savons guère plus. Pour avancer dans la résolution de cette énigme, il vous est fortement recommandé de vous rendre avant la fin du mois de mars dans le métro parisien et plus particulièrement à Saint-Germain-des-Prés (ligne 4). Oui, la Bibliothèque Nationale et la RAPT ont organisé sur les quais de cette station une grande exposition sur les écritures du monde. Laurent Ungerer (de l'agence C-album) en a magnifiquement orchestré la scénographie. Il s'est inspiré de la casse de l'imprimeur (le tiroir composé de cassetins qu'on utilisait pour ranger les caractères d'imprimerie) dont il a utilisé la contre-forme pour concevoir des présentoirs tout à fait singuliers, mosaïque de petits carreaux dont chacune des faces supérieures reproduit un caractère. Y sont présentées 55 écritures du monde entier au milieu desquelles sont exposés dans de petits compartiments en creux des objets aussi hétéroclites qu'un papyrus égyptien, une planche de récitation chinoise ou le psautier de Charles le Chauve ! Leur dénominateur commun l'écriture. A vous de voir si une filiation pourraient s'établir entre le mystérieux graffiti de l'abominable homme de Java et l'un des caractères de ces alphabets. Pour couronner le tout, sur la voûte déploient des volutes de mots et des signes qui chacun dans leur langue scande le vocable "monde". Assurément ce tour du monde se fera en moins de quatre-vingt jours, comptez plutôt en minutes et le compte sera bon. Bonne visite.

En savoir plus : Homo erectus : graveur de coquilles publié dans le n°496 de La Recherche, daté février en vente depuis le 22 janvier
Les écritures du monde se rencontrent à la station Saint-Germain-des-Prés (ligne 4) jusqu'au 31 mars
C-album : good design




20.1.15

Charlie hebdo à terre… Le business continue

Très vite mis en vente en ligne sur e-bay au plus offrant !




Collector. Mercredi 14 janvier à 9 h 15, il était déjà impossible de trouver le moindre exemplaire de Charlie-hebdo dans les kiosques parisiens. Achat compulsif, geste solidaire, acte fétichiste ou vil petit business spéculatif, chacun s'y reconnaîtra à l'aune de sa probité et de son engagement citoyen. Une heure plus tard apparaissaient les premières enchères sur e-bay qui n'ont cessé de grimper depuis. L'une d'entre elles affichait dans l'après-midi le montant improbable de 100 000 euros avec la simple mention très bon état ! Second degré ? Non je n'ai pas pu vérifier mais pencherais plutôt pour une sinistre illustration de la loi de l'offre et de la demande, s'il y en avait besoin.

Charlie-Hebdo remplaca l'Hebdo Hara-Kiri
interdit par le ministère de l'intérieur
après sa Une sur la mort du général de Gaulle
et fut promis au bel avenir que l'on sait !
Alors dans ce contexte de grande fébrilité, la réception inattendue dans ma boîte-mail d'un pdf avec l'intégralité des pages du premier numéro de Charlie Hebdo du 23 novembre 1970 tomba à pic et calma mon impatience. L'occasion m'était donné de faire un peu d'histoire sur la liberté présumée de la presse (une conquête somme toute assez récente) puis d'apprécier cet objet imprimé avec tous ses attributs typographiques bien datés, celui d'un temps qui ne connaissait pas encore les facilités de la P.A.O. et qui produisait des journaux avec les moyens de l'époque, la photocomposition et les lettres-transfert, de l'Helvetica plus bâton tu meurs, et au final un 4 pages avec un juste un soupçon de couleur la seule Une, des dessins et des articles juxtaposés sans grâce, un éditing réduit à la plus simple expression Titre + texte courant + exergue, des approches aléatoires, et une composition pleine d'irrégularités dans la gestion des blancs entre les mots. Bref une feuille de chou bricolée dont la forme n'avait que peu d'intérêt. Seuls importaient la virulence des diatribes d'un Cavanna ou la modernité foutraque des dessins faussement baclés d'un Reiser. No design mais de la gueule, enragée de surcroit !

Quelques années plus tard, Ignacio Ramonet, directeur du Monde diplomatique revenait à la charge dans un éditorial de janvier 1995, pointant du doigt toutes ces nouvelles formules de journaux qui proposaient grosso modo la même soupe, sous couvert d'un nouvel emballage. " La presse écrite, écrivait-il, se livre pieds et poings liés aux maquetteurs et part du principe qu'il suffit de changer de maquette pour tout aille mieux, sans réelle réflexion sur le fond.  La maquette est devenue incontestable. […] comme si les gens n'avaient plus envie de lire. Voir leur suffirait." Le constat reste d'une extrême pertinence même si je n'ai pas vocation à tirer contre mon camp… La tendance s'est amplifiée sans aucun doute, le paraître prenant le dessus sur le discours.

Que font les polices ?
Et pour revenir au commerce, la seule valeur qui tienne et qui s'impose à tous, à l'insu de notre plein gré, les margoulins et les cyniques ne nous ont pas attendus pour poursuivre leurs petites affaires. Joachim Roncin, directeur artistique et créateur du logo "Je suis Charlie" a bien précisé que son message et son image étaient libres de toute utilisation non mercantile. Qu'à cela ne tienne, l'Institut national de la propriété industrielle (INPI) a été l'objet d'une cinquantaine de demandes de dépôt de marque éponyme !

Bonus : La première mort de Charlie hebdo en 1982 avec Cavanna, Wolinslki, Siné, Gébé, Willem et d'autres chez Michel Polac pour un Droit de réponse mémorable





12.1.15

Les frères Bogdanov… un Photoshop disaster ?

photoshopdisaster
Encore en affichage libre dans le métro parisien ! Que fait la peau lisse ? © DR

Freaks. La question ne cesse de turlupiner le microcosmos des rédactions en chef de la presse people parisienne : les frères Bogdanov, jumeaux les plus célèbres du PAF auraient-ils été victimes de retouches sauvages réalisées par un graphiste malveillant à l'aide du logiciel miracle de retouche d'images d'Adobe, Photoshop ? Et en l'occurrence il s'agirait plutôt d'un photoshop disaster, selon le néologisme consacré par la communauté de ses nombreux utilisateurs car leurs bobines ressemblent plutôt à des marionnettes sorties des Guignols de l'info qu'à des "real humans".
Qu'en est-il exactement puisqu'Igor et Grichka ont toujours affirmé qu'ils n'avaient jamais eu recours à la chirurgie esthétique ? Si l'on cherche des antécédents, il faut plutôt regarder du côté de la gente féminine, la palme de la cure de jouvence revenant certainement à Chantal Ladesou une actrice comique de retour en grâce semble-t-il qui ne hésite pas à afficher ses 66 printemps sous l'apparence d'une impeccable blonde au visage nickel sur l'affiche de son dernier spectacle. Ici la retouche est avérée, presque abusive et caractérise la tromperie, n'en déplaise à l'impétrante.

photoshopdisaster
L'affiche face à son modèle © DR
Elle est talonnée de près par Charlotte Gainsbourg qui dans une publicité récente pour un parfum nous propose un visage angélique presque virginal ! Il faut savoir que la Charlotte est aujourd'hui une fringante plus toute jeune quadragénaire ! CQFD.
photoshopdisaster
On va arrêter là ce name-dropping, car la ficelle est un peu grosse et voire un poil misogyne mais pour revenir à nos deux moutons Igor et Grichka dont les tignasses foisonnantes et colorées frisent les 130 ans cumulés au compteur on ne comprend pas toujours pas par quel prodige ils arborent ce look inimitable d'extraterrestres-bimbos plutôt inquiétant. Photoshop lui, produit un excellent rendu et assure un bien meilleur lissage, plus vrai que nature. A utiliser avec modération si toutefois l'aventure vous tentait.

En savoir plus : googler photoshop disasters. De nombreux sites recensent avec plus ou moins de bonheur les aberrations multiples et variées, consécutives à des retouches d'images (photoshoperies) intempestives, improbables, imbéciles, voire scandaleuses comme le journal israélien Haaretz qui a gommée les femmes sur la photo des chefs d'états participants à la marche républicaine du dimanche 11 janvier à Paris.
Post-scriptum : Carton rouge à Philippe Vandel, qui servit la soupe à ces deux bonimenteurs toute la journée du 19 janvier sur France-info.

5.1.15

Ne ratez pas le bus de la fête du graphisme 2015…

40 créations seront affichés dans les (nouveaux) abribus Decaux
Veille de fêtes. On ne boudera pas notre plaisir : la fête du graphisme est annoncée dans tous les bons agendas, du 7 janvier  au 17 février 2015. On ne sait pas quelle abeille en déshérence a piqué la Ville de Paris mais elle a choisi cette année de "Célébrer la Terre" pour cette deuxième édition et a commandé dans la foulée à 40 créateurs français et internationaux une affiche sur le même thème. Tous ces projets seront exposés à l'Hotel de ville et dans le même temps dans toute la cité, sur les Champs Élysées et sur le réseau des abribus Decaux, partenaire et soutien de cette opération. Rien à redire à tout cela. Mais tous ceux qui ont le temps de pouvoir utiliser les bus et ceux qui sont attentifs à l'écriture du paysage urbain ont surement remarqué ça et là l'apparition de nouveaux abribus.

Le nouveau prototype
Leur design n'est pas sans qualité et s'inscrit dans la tendance actuelle qui fait la part belle aux lignes courbes. Son inspiration doit à la forme d'une feuille d'arbre selon son créateur Marc Aurel. Ils affichent par leurs dimensions et l'appendice vertical dont il sont dorénavant munis (un mat porteur d'un médaillon avec le numéro de la ligne), une forte volonté de marquer leur territoire, voire de sacraliser ce périmètre, réservé aux usagers des transports en commun qui pourront bénéficier de connexions numériques multiples. Jusque-là la démarche est louable mais quand on observe sans a priori leur intégration dans le décor parisien, où la perspective haussmannienne et son style très 19e siècle est omniprésente, on peut s'interroger sur leur juste cohabitation. L'œil peut être choqué par le parti pris stylistique plutôt décalé.

L'ancien modèle, rue de Rivoli
Il a déjà été question ici dans cette tribune de bon design. "Célébrer la terre" thème de la prochaine fête du graphisme nous tend une perche de circonstance : prendre en compte une nouvelle dimension du design : celle de son caractère durable. Et là nous reviennent à la figure des questions sur la pertinence d'un tel aménagement. Y avait t-il un réel besoin de renouveler l'ensemble du parc des 2000 aubettes (c'est ainsi qu'il faut les dénommer) qui ne datent que de dix ans et qui avaient le mérite d'arborer une rusticité très parisienne, dans une neutralité discrète signée Norman Foster (excusez du peu !) au prétexte que la connexion au réseau devient une absolue nécessité ? Qu'en est-il du bilan carbone d'une telle opération, etc ? La Ville a signé avec JCDecaux en décembre 2013 juin un nouveau contrat qui l'engage pour quinze ans. L'affaire est donc lancée sans repentir possible. Souhaitons donc à ce nouveau mobilier urbain une intégration durable et raisonnée et nous verrons si les réserves stylistiques exprimées aujourd'hui n'étaient que le produit d'une conformisme crétin ou d'une résistance inavouée au changement. Qu'en pensez-vous ? Le débat est ouvert. En attendant sous de tels hospices, vous n'avez plus aucune excuse pour rater le bus de la deuxième fête du graphisme… dont nous reparlerons sûrement.

En savoir plus : Aurel design urbain ;

La fête du graphisme 2015, dossier de présentation (PDF)
Norman Foster architecte britanique