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12.12.14

Touche pas à la couverture du livre !


Graffiti sur une affiche du métro parisien © vsfg

Noël. Avez-vous remarqué que certains de nos magazines ont pris le parti de ne pas reproduire les couvertures de livres qu’ils recommandent dans leurs suppléments cadeaux pour les fêtes ? Leur mise en page se construit souvent autour de visuels à vocation plus décorative qu’informative. Certains recourent à la main d’un illustrateur, d'autres préfèrent solliciter l’œil d‘un photographe. Mais quelque soit l’option et le talent de ces producteurs d’images, le résultat est le même : une liste de références commentées. Elle se déroule sous nos yeux, bien en mal de se figurer les ouvrages dont il est fait mention. Pas la peine de faire un micro-trottoir ou de tweeter la question de savoir s’il est possible d’acheter un livre sans en apprécier la couleur, le format, l’épaisseur, le visuel ou la typographie de sa couverture… la réponse est sans appel. Le livre n’est pas réductible à son seul contenu ou à son auteur. N’existe-t-il pas d’abord par l’objet qu’il devient une fois imprimé et relié ? Ne l’achetez-vous pas en partie pour sa robe, son parfum, sa main et l’émotion qu’il vous délivre à son contact ?
Certes la publication en cette fin d'année de ces listes est utile mais elle prive dans cet état les lecteurs d’un réel service. Quand on connaît la petite cuisine interne et la mauvaise passe dans laquelle se trouve la presse papier, on pourra révéler que cette pratique n’est pas le fruit du hasard ni du caprice d’un directeur artistique paresseux, elle s’inscrit plutôt dans une logique de productivité qui cherche à faire gagner du temps et de la place aux équipes de réalisation de vos journaux autant sur la recherche des visuels de couvertures longue et fastidieuse que sur leurs mises en page qui demandent mine de rien de multiples réglages et ajustements…
Piètres excuses, me direz-vous avec raison. Peut-on s’imaginer un seul instant être plongé dans une librairie dans un noir à 100 %, sans avoir des sueurs froides ? On insistera jamais assez sur l’importance des couvertures de livre. Joyeuses fêtes et bonnes lectures !
 
A découvrir : La féerie des mille et un livres d’Irma Boom
A relire : La laideur se vend mal de Raymond Lœwy, collection Tel (n°165)
Editions Gallimard