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5.1.15

Ne ratez pas le bus de la fête du graphisme 2015…

40 créations seront affichés dans les (nouveaux) abribus Decaux
Veille de fêtes. On ne boudera pas notre plaisir : la fête du graphisme est annoncée dans tous les bons agendas, du 7 janvier  au 17 février 2015. On ne sait pas quelle abeille en déshérence a piqué la Ville de Paris mais elle a choisi cette année de "Célébrer la Terre" pour cette deuxième édition et a commandé dans la foulée à 40 créateurs français et internationaux une affiche sur le même thème. Tous ces projets seront exposés à l'Hotel de ville et dans le même temps dans toute la cité, sur les Champs Élysées et sur le réseau des abribus Decaux, partenaire et soutien de cette opération. Rien à redire à tout cela. Mais tous ceux qui ont le temps de pouvoir utiliser les bus et ceux qui sont attentifs à l'écriture du paysage urbain ont surement remarqué ça et là l'apparition de nouveaux abribus.

Le nouveau prototype
Leur design n'est pas sans qualité et s'inscrit dans la tendance actuelle qui fait la part belle aux lignes courbes. Son inspiration doit à la forme d'une feuille d'arbre selon son créateur Marc Aurel. Ils affichent par leurs dimensions et l'appendice vertical dont il sont dorénavant munis (un mat porteur d'un médaillon avec le numéro de la ligne), une forte volonté de marquer leur territoire, voire de sacraliser ce périmètre, réservé aux usagers des transports en commun qui pourront bénéficier de connexions numériques multiples. Jusque-là la démarche est louable mais quand on observe sans a priori leur intégration dans le décor parisien, où la perspective haussmannienne et son style très 19e siècle est omniprésente, on peut s'interroger sur leur juste cohabitation. L'œil peut être choqué par le parti pris stylistique plutôt décalé.

L'ancien modèle, rue de Rivoli
Il a déjà été question ici dans cette tribune de bon design. "Célébrer la terre" thème de la prochaine fête du graphisme nous tend une perche de circonstance : prendre en compte une nouvelle dimension du design : celle de son caractère durable. Et là nous reviennent à la figure des questions sur la pertinence d'un tel aménagement. Y avait t-il un réel besoin de renouveler l'ensemble du parc des 2000 aubettes (c'est ainsi qu'il faut les dénommer) qui ne datent que de dix ans et qui avaient le mérite d'arborer une rusticité très parisienne, dans une neutralité discrète signée Norman Foster (excusez du peu !) au prétexte que la connexion au réseau devient une absolue nécessité ? Qu'en est-il du bilan carbone d'une telle opération, etc ? La Ville a signé avec JCDecaux en décembre 2013 juin un nouveau contrat qui l'engage pour quinze ans. L'affaire est donc lancée sans repentir possible. Souhaitons donc à ce nouveau mobilier urbain une intégration durable et raisonnée et nous verrons si les réserves stylistiques exprimées aujourd'hui n'étaient que le produit d'une conformisme crétin ou d'une résistance inavouée au changement. Qu'en pensez-vous ? Le débat est ouvert. En attendant sous de tels hospices, vous n'avez plus aucune excuse pour rater le bus de la deuxième fête du graphisme… dont nous reparlerons sûrement.

En savoir plus : Aurel design urbain ;

La fête du graphisme 2015, dossier de présentation (PDF)
Norman Foster architecte britanique