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8.9.23

Vide-grenier (II) : les podcasts n'ont rien inventé !

Pèle-mêle de numéros du mensuel Sonorama qui publia de 1958 à 1962 un magazine d'actualités, accompagné de flexi-disque 33t à chaque double-page

Flexi-disque. Si le disque vinyle est redevenu un objet désirable, choyé, apprécié, son avatar souple le Flexi-disque n'a pas encore connu une pareille réhabilitation. Normal, presque aussi fin qu'une feuille de papier, il produit un son de qualité bien moyenne qui l'a condamné à l'oubli.

Pas nous ! Tout gosses, nous l'adorions. Il nous offrait la possibilité de s'enregistrer puis de se réécouter à l'envie. Oui il y avait ces petites cabines à sous comme celles des photomatons qui vous permettaient de fixer pour l'éternité 65 secondes pendant lesquelles vous étiez le maître absolu du bruit, capté par le gros micro qui trônait à l'intérieur. Au bout de quelques minutes en ressortait un disque souple, qui pouvait contenir pas loin de 200 mots s'il s'agissait d'un message parlé, soit l'équivalent de 1200 signes, bien mieux que Tweeter, même dans sa version XL. Nous y faisions avec mon frère Antoine des petites "story" gore avec moults bruitages et grognements improvisés en cabine. Elles ont vite disparu avec l'arrivée du magnétophone K7 inventé par Philips au milieu de années soixante. Je ne me rappelle plus leur nom. Voice-O-Graph me renseigne wikipédia qui m'apprend que je n'en suis pas le seul inconditionnel : Neil Young y aurait enregistré l'intégralité de son album de reprises A letter home en 2014, avec la complicité de Jack White des White Stripes qui en possède une à demeure. 

Allais-je en rester là ? Je ne me suis même pas posé la question. Au détour d'un nouveau vide-grenier dominical, je me suis fait rattraper par une petite mallette. Y étaient rassemblés des petits cahiers illustrés à spirale de la taille d'un 45 tours arborant crânement la marque Sonorama en couverture. 

Quelques extraits du n°16 paru en février 1958

Logique pour un concept aussi inédit et original ! Dans ce petit magazine d'actualités généralistes vous trouviez 6 flexi-disques intercalés à l'intérieur. À écouter en 33 tours. Avec l'enchantement de retrouver côte à côte les voix du général de Gaule, d'Albert Camus, de Brigitte Bardot, de Martine Carol ou de Jean-Claude Brialy. Vendu 5 nouveaux francs à l'époque, (soit l'équivalent de 9 euros) ce prix ne lui permit pas de trouver un public suffisant. Soutenu à bout de bras par Europe 1 et Sonopresse, petit label de chansons françaises, il s'arrêta en 1962, après quatre années de parution mensuelle. Jusqu'à ce dimanche je n'en connaissais pas l'existence. Derrière cette relique d'un autre temps, je veux retenir l'intuition géniale d'utiliser la technologie la plus avancée disponible pour diffuser du contenu audio, avec l'incroyable confort d'une mise à disposition à la carte et à tout moment, comme le permettent aujourd'hui les podcasts.

Bonus : Neil Young introduit son album A letter home enregistré sous Voice-O-Graph.