Affichage des articles dont le libellé est Rencontres internationales de Lure. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Rencontres internationales de Lure. Afficher tous les articles

1.2.15

Comment résister à l'obsolescence programmée des logiciels et des matériels Informatiques ?

La couverture du manuel technique du premier ordinateur d'Apple,
le logo (!) non plus, n'a pas survécu et c'est un moindre mal.

Tina (T-here i-s n-o alternative). Utilisateur de Dropbox, (un petit nuage dans le cloud qui permet de stocker des données et de les partager en ligne) j'ai reçu un mail il y a quelques jours m'avertissant qu'à compter du 18 mai prochain, je ne pourai plus bénéficier de leur service parce qu'à cette date le système d'exploitation qui tourne sur mon ordinateur ne sera plus plus compatible avec leur interface et qu'en conséquence ma connexion sera fermée, les documents ou les fichiers en dépôt sur leur cloud restant toutefois ma propriété et à mon entière disposition. Je n'en demandais pas tant et dois reconnaître que j'aurai été prévenu bien en avance. Mais si je veux continuer à l'utiliser, il faudra que je renonce à mon OS X 10.5.8 et que je l'upgrade sans tarder. Ce qui mine de rien signifie en clair la relégation de la bécane que j'utilisais jusqu'à ce jour, un bon G4 des familles, cadencé à 2 x 867 MHz, avec 2 Go de Ram, celui-la même qu'on surnommait le windmill parce épouvantablement bruyant mais qui me faisait tourner la suite CS3 d'Adobe sans broncher. Les systèmes suivants ne sont plus compatibles et je n'ai plus qu'à passer à la casse puis à la caisse pour m'équiper d'un matériel plus moderne !

La galère ne s'arrête pas là. En particulier pour la nouvelle suite Créative Cloud d'Adobe, il faut savoir que pour tous ceux qui travaillent sur des plateformes en multiposte souvent associées à d'autres logiciels, la punition sera tout aussi sévère. Chaque fois qu'Adobe décidera de modifier la version de sa suite, eh bien tous les autres logiciels (serveur, gestion de flux, et tout ce qui n'est pas Adobe) risquent de bugger, faute de mise à jour concomitante. La première suite CC commercialisée en juin 2013, a déjà été remplacée par la CC 2014 qui va sûrement être actualisée cette année. A se demander si les spécificités liées au Cloud ne finissent pas par ne donner aucune stabilité à votre plateforme informatique.
Et pour couronner le tout, la compatibilité des fichiers Indesign CC avec tous les autres utilisateurs (encore nombreux) de versions antérieures restent extrêmement problématique, acrobatique même car la seule passerelle offerte par le format de conversion IDML se révèle à l'usage très mal commode et toujours à rebrousse-poil (impossible pour un utilisateur de la CS6 d'ouvrir en direct un fichier CC).
Cet été à Lurs en Haute-Provence, à l'occasion des 62e Rencontres internationales de Lure, rassemblement improblable de passionnés de la chose imprimée, de typographie, de dessin de caractères et de bien d'autres matières encore moins recommandables, j'ai eu l'opportunité de rencontrer un "french" programmateur (si cela existe) de chez Adobe et lui ai vertement posé la question de savoir pourquoi sa maison mère rendait impossible tout va et vient entre anciennes et nouvelles versions de ces logiciels. Il m'a répondu avec des gants qu'il ne fallait pas leur jeter la pierre et qu'ils veillaient prioritairement à la fluidité du logiciel car rendre possible l'enregistrement d'un fichier dans une version antérieure risquait d'alourdir considérablement le poids du logiciel tout en complexifiant sa programmation. A y regarder de plus près, en comparaison avec Illustrator qui lui offre la possibilité de revenir en arrière dans une version antérieure et sur le poids effectif de ces deux applications, on peut mettre en doute cette argumentation.

Quoi faire d'un Macintosh SE, un autel de vénération ou une brique de Légo ?


Maintenant sans vouloir faire de cette chronique une déposition à charge against Adobe (prononcez adobi) les quelques esprits naïfs et innocents dont cette profession peut encore s'enorgueillir doivent savoir que ce géant informatique n'a pas de vocation spécifique liée au design graphique, ou au traitement de l'image. Il se définit avant tout comme un producteur de softwares dans une logique hégémonique de croissance et de développement tous azimuts. Et j'en ai fait la triste découverte à l'occasion du salon "la presse au futur" qui s'est tenu au mois de novembre dernier à Paris. En effet à côté de la Créative Cloud suite est apparue au grand jour un nouvel axe développement tout aussi important et peut-être plus profitable encore la Marketing Cloud Suite qui propose des outils de comptage, d'analyse et de monétisation sur internet. Du big data appliqué au e-commerce. Vos clics sont comptés. CQFD !

En savoir plus : Les rencontres internationales de Lure
L'obsolence programmée sur Wikipédia, une approche très complète et documentée de la question.