Affichage des articles dont le libellé est Rolling Stones. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Rolling Stones. Afficher tous les articles

13.7.16

Feuilleton de l'été : le best-of du trombinoscope de linkedin (1)

Le capitaine Haddock au Tibet, le coming-out de Bartabas et le nain qui monte
sur des échasses, Linkedin sera-t-il le site des profils extrêmes ?

Tiercé gagnant. Avez-vous remarqué combien la qualité des photos affichées par les membres du réseau professionnel Linkedin est disparate ? N'avez-vous jamais été décontenancé par leur hétérogénéité, leur manque d'à-propos, leur mauvaise définition et au final par leur illisibilité ? Au premier abord l'équation ne devrait pas mériter qu'on s'y attarde plus que ça, tant les enjeux paraissent simples et la bonne pratique évidente. Jouer carte sur table et partager la couleur sans détour : il convient d'afficher la photo qui vous ressemble, celle qui vous met en valeur autant que faire se peut, à tout moins lisible tout comme votre profil. Et bien paradoxalement le compte n'y est pas. Du plus mauvais photomaton à la photo de vacances surexposée en passant par la photo-concept tordue, tous les cas de figure apparaissent sur le réseau, à se demander ce qui passe par la tête de nos alter-ego, internautes en mal de reconnaissance professionnelle ?
Ont-ils perdu la boule ? C'est bien possible, pour l'heure je ne résiste pas pour ce nouveau feuilleton de l'été, à vous en proposer une petite typologie. Nous l'égrènerons façon shuffle (en mode d'apparition aléatoire) par petits groupes à chaque nouvelle épisode. Bonne lecture, on ne se moquera pas du voisin, on évitera juste de tomber dans le même panneau... À vos avatars !



Premier cas de figure, les clandestins du réseau. Ceux qui refusent de mettre la moindre photographie dans la case dédiée. Quelque soit leur motivation (poussée d'acné, yeux vairons comme le regretté David B. ou chevilles qui enflent, à l'instar du petit barbier de Séville à l'écharpe rouge qui s'expose sur tous les médias) il faut qu'ils sachent qu'ils se mettent d'emblée hors-jeu, en contrevenant aux codes de base du réseau social fondés sur le partage et la transparence. La première info qu'ils font passer  : circulez, il n'y a rien à voir !  les disqualifient sans appel possible, et tant pis pour eux…  À noter aussi dans cette catégorie, le comble d'une discrétion un peu suspecte : à l'absence de photo vient s'ajouter celle de la fonction... Où veulent-ils en venir ?



Dans la même lignée, il y a les quelques petits malins qui pour éluder la mise en ligne de leur bobine ont eu recours à un artifice, peut-être tout droit sorti d'un mauvais filtre d'Instagram, le flou artistique. Utilisé à des degrés variables autant dans la netteté que dans la gamme de couleurs et même d'accessoires, le résultat est peut-être pire qu'une absence assumée d'image. Il agace et transmet un message littéralement trouble : je suis là sans être là, je ne daigne pas m'exposer à vous, je suis évanescent, etc… Ces interprétations inévitables ne sont pas très valorisantes pour l'émetteur, tout au contraire, encore une fois elles le disqualifient. De grâce ne restez pas dans le flou, positionnez-vous !



Enfin nous avons les plus vicieux qui en rajoutent dans la frustration, voire même dans la provocation. Ces derniers nous les appellerons les aguicheurs. Ils pratiquent différentes formes d'interpellation qui aboutissent toujours au même message : venez deviner qui ce cache derrière le panneau ! Très mauvaise pioche, nous ne sommes pas dans un jeu de séduction ni de devinettes. Le réseau social fonctionne dans l'instantanéité, la rapidité, l'efficacité, le flux tendu. Toute l'info en un seul clic, pas le temps de tourner autour du pot. Tu me fais attendre ? Eh bien, je suis déjà passé au suivant, directement lisible. Dans ce registre on évitera le carton d'invitation faussement enjoué comme cette maladroite qui affiche : please to meet you qui appelle tout naturellement sa suite logique hope you know my name du magnifique et corrosif standard des Rolling Stones Sympathy for the devil !!! À trop faire le malin, on se diabolise à l'insu de son plein gré. Etait-ce bien le but recherché ? J'en doute.
À suivre.

Bonus :  The Rolling Stones performing "Sympathy For The Devil", live at Zilker Park, Austin, Texas 22nd October 2006.

25.3.11

En avant la musique

Maquettes de Robert Malaval sur des photographies de Dominique Tarlé

Nettoyage de printemps. Si l'on devait trouver un bon système pour ranger la nature humaine en deux rayons, eh bien peut-être pourrait-on s'en remettre à cette distinction : les donneurs de leçons et les poseurs de questions... Prenez votre panthéon personnel, la martingale fonctionne à merveille, à côté du bien viendra le mal, Firefox s'opposera au Google Chrome, l'arrogance à l'humilité, et en descendant tout en bas de l'échelle vos valeurs et de vos attachements il y aura immanquablement à départager les Beatles des Rolling Stones. N'en déplaise à Emmanuel Todd, c'est ici que commence la vraie fracture sociale, le séisme qui ébranlera les murs de vos réseaux virtuels d'amis ! Indépendamment de votre préférence pour les Fab four ou les Glimmer twins (Mick + Keith) sachez qu'un objet atypique vient d'atteindre à la salle des vente Drouot à Paris, le 7 mars dernier, un niveau de prix record. La chose concerne les amateurs d'art contemporain, les fans de rock'n'roll et les gens du métiers du livre. Ce coktail improbable fut l'œuvre de Robert Malaval (1937-1980) artiste controversé ayant navigué dans les eaux troubles du pop-art à la française matinées de conceptuel. Notre homme avait choisi son camp et son hymne. Elle s'intitulait "Satisfaction (I can get no…)".  Grand fan des Pierres qui roulent il conçut un livre sur ce groupe, mix de photographies, dessins et commentaires manuscrits.


Cet ensemble ne fut jamais édité et les 74 planches qu'il le composait restèrent jusqu'à ce jour dans un carton. Ces maquettes sont des objets archéologiques. Elles témoignent d'un temps révolu où l'on ne pouvait pas faire apparaître en place les éléments textuels et visuels dans leurs aspects et formats définitifs. La maquette portait seulement le tracé de leurs placements, accompagnée d'indications techniques de traitement, particulièrement pour les photos, parfois jointes ou sommairement collées sur la page. Nous sommes ici en face d'un gigantesque ectoplasme qui porte en lui tous les germes d'un projet graphique et narratif faramineux sans jamais pouvoir le montrer dans sa forme achevée. L'objet est fragile, inabouti, en devenir, saisissant. 62 000 euros fut son prix d'adjudication hors frais !


It's only rock'n'roll but i like it…  Le même jour, furent mises en vente les 51 pochettes de disques qu'a produites Andy Warhol entre 1949 et 1987 dont nous n'extrairons ici que deux monuments : la banane pour le Velvet Underground (1967) de Lou Reed et Nico et la fermeture éclair du Sticky fingers (1971) des Rolling Stones. La boucle est bouclée.

En savoir plus : sur le travail de Dominique Tarlé  http://tinyurl.com/5s43on5 ; les toqués des vinyles et des pochettes qui déchirent se retrouvent plusieurs fois par an, au parc Georges Brassens à Paris, pour un marché du disque de collection. Prochaines dates : le 2 juin, le 22 septembre et le 11 novembre de 9 à 18 h.