15.9.23

Vide-grenier (III) : et si c'était mieux avant ?

Planète Terre : 460 millions de tonnes de plastique sont produites tous les ans 
dont 353 finissent en déchets non recyclés !

Emballages. À l'heure du réchauffement climatique et du développement durable, la question mérite d'être posée. En particulier pour les matières plastiques dont la production mondiale ne cesse d'augmenter. Si rien n'est mis en place pour leur trouver des substituts, les quantités produites pourraient tripler d'ici 2030. Certains experts parmi les plus cassandre nous prédisent même une funeste apocalypse : l'humanité noyée dans une boue de microparticules de plastique !

Côté papier, la situation n'est guère meilleure. Saluons toutefois la décision de certains acteurs de la grande distribution qui ont décidé d'abandonner l'usage du prospectus et du catalogue. Ikéa a été parmi les précurseurs. Dès décembre 2020, ils ont arrêté l'édition de leur catalogue annuel. Ouvrage le plus lu après la Bible et le Petit livre rouge il était jusqu'alors traduit en 32 langues et diffusé dans 50 pays ! Les centre Leclerc viennent à la tour d'annoncer la fin de l'imprimé pour tous leurs supports promotionnels, ils en espèrent une économie annuelle de près de 50 000 tonnes ! Mais ne soyons pas dupes derrière cet affichage vertueux, il y a des arrières-plans moins glorieux qui relèvent de la simple bonne gestion capitalistique : le prix du papier ne cesse d'augmenter et a triplé sur les huit derniers mois. 

Pour ma part, j'ai trouvé dans la fréquentation des vide-greniers, une bien singulière manière de remplacer la lecture de ces catalogues qui ne viendront plus encombrer nos boîtes aux lettres. Oui ces rassemblements à ciel ouvert ont la délicieuse vertu de nous proposer de gigantesques déballages d'objets ou de marchandises dans un ordre plus qu'aléatoire et dans un temps qui n'a pas d'origine ni de fin. La déambulation est libre et répond à des critères qui appartiennent à chacun, sortis de tout conditionnement marketing. Ouf, on se sera pas roulé dans la farine !

Tenez à ce propos, voici ma dernière trouvaille : une petite merveille d'emballage pour cette farine produite en Charente, sous la marque André Lamy. Elle ne doit plus exister, et certainement pas sous ce conditionnement si ingénieux : une cotonnnade blanche imprimée avec l'instruction suivante : "Faites avec ce sachet un joli mouchoir, l'impression disparait au lavage". Tout est dit. Je ne vais pas sortir mon mouchoir, ni verser des larmes de crocodile. 


Bonus : retour sur le catalogue "La déroute" produit en 2006 par l'artiste Nicolas Simarik et 600 habitants du quartier sensible d'Empalot à Toulouse, pastiche sur 1236 pages du célèbre catalogue de vente par correspondance La Redoute (tiré à deux cent exemplaires, il y a peu de chance que vous ne le trouviez sur un vide-grenier, too bad !).
Et pour les graphistes d'un autre âge, ceux qui ont pratiqué les lettres transfert Letraset, qu'ils en conservent les catalogues. Ils sont très recherché sur le marché de l'occasion.

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