Au Tank à Paris, rue des Taillanders, le 4 juillet 2017 |
À l’occasion de la troisième édition de Type@Paris, un workshop annuel de cinq semaines autour du dessin de lettres leur a été donné l’occasion de revenir sur cette expérience singulière, le temps d’une conférence retransmise en live sur les réseaux sociaux, le mardi 4 Juillet.
Olivier Alexanian, diplômé de l’École nationale supérieure des art décoratifs en design graphique et tout juste titulaire d’un master de Sciences Po fut le premier à prendre le train en marche. Il récupéra le travail qu’avait produit l’agence Jésus et Gabriel dirigée par deux publicitaires plutôt spécialisés dans l’alimentaire. Ce sont eux qui furent vraisemblablement à l’origine du choix de la police Gill Sans qui devint par la suite la pierre angulaire de toute l’identité visuelle du candidat Macron (leur proposition initiale se déployait toutefois dans une déclinaison assez éloignée de ce qu’elle devint par la suite, magnifiée par l'italique).
Thibault Caizergues le rejoint en décembre 2016. Sorti de l’ECV Paris puis d’Intuit.lab en 2009, il a fait ses premières armes outre atlantique à New-york. Revenu en France en 2011, il a d’abord travaillé en free lance pendant cinq ans avant d’intégrer en 2015 le pôle numérique de la ville de Paris comme directeur artistique. Thibault et Olivier ne se connaissaient pas, seul leur engagement auprès d’Emmanuel Macron les a rapproché au point d’en faire un couple aussi consubstanciel que Bouvard et Pécuchet, Dupond et Dupont ou Debergny et Peignot, pour les plus typophiles d’entre nous.La Gill Sans italique déclinée ici sur unT-shirt |
Sms de rappel pour les étourdis |
La réplique virale d'Emmanuel Macron à Donald Trump du 2 juin 2017 |
Quant à la police Gill sans, italique, dorénavant si intimement associée à l’image de notre nouveau président, il ne faudrait pas non plus qu’elle ne perde son autonomie, ni la signature de son créateur, le merveilleux dessinateur de caractère anglais Éric Gill (1897-1940). L’avenir le dira si elle poursuivra sa marche indépendamment du devenir d’Emmanuel Macron, de sa réussite ou de ses échecs. Mais le risque est là, à l’instar de toutes ces musiques qui ont perdu leur âme dans un amalgame fatal avec les objets qui ont contribué à leur diffusion et à leur gloire.
Rappelez-vous celle de Barry Lyndon de Stanley Kubrick, ou celle de l’Eurovision. Qui se souvient que Haendel et Charpentier qui en sont leurs auteurs ? Échec et mat.
Bonus : Type@Paris organisé par Jean-François Porchez ;
Eric Gill dessinateur et sculpteur anglais ;
La sarabande de Frédérick Haendel
Bonus : Type@Paris organisé par Jean-François Porchez ;
Eric Gill dessinateur et sculpteur anglais ;
La sarabande de Frédérick Haendel